Bruno Le Maire a déclaré le 23 Mai dernier sur les ondes de RTL « L’Etat a repris 98% du contrôle d’EDF et le 8 juin, l’Etat aura 100% du contrôle d’EDF ». Un processus de renationalisation qui aura pris 6 mois de retard et qui intervient dans un contexte de crise énergétique
Pour le ministre de l’Économie, cette démarche découle d’une volonté bien claire : « Cela va nous permettre de réaliser dans les meilleures conditions possibles le programme de construction de six nouveaux EPR »
En effet, EDF, qui possède une dette s’élevant à près de 60 milliards d’euros, a le projet de construire 6 nouvelles centrales nucléaires. Ce projet a un coût non-négligeable et l’investissement s’élève à 60 milliards avec la possibilité d’en construire 8 autres de manière optionnelle.
Pourquoi la renationalisation a pris un retard de 6 mois ?
Alors que l’annonce de cette renationalisation est intervenue en Juillet 2022, avec une somme de 9.7 milliards d’Euros évoquée qui doit offrir la possibilité au gouvernement de prendre les rênes sur le chantier colossal du renouvellement du parc nucléaire hexagonal annoncé par le président Macron.
Jusqu’alors actionnaire d’EDF à hauteur de 84%, l’Etat officialise le rachat des 16% restants.
Cette démarche doit permettre à l’énergéticien d’éviter les contraintes liées à la Bourse afin de relancer dans les plus brefs délais le financement de la prolongation d’un parc nucléaire dont l’obsolescence se vérifie de plus en plus. Avec en parallèle un contexte où le gaz russe fait défaut, la construction de nouveaux réacteurs dans la prochaine décennie doit permettre à la France de reprendre son indépendance énergétique.
Ce projet de renationalisation a pris un certain retard en raison des actes et des vagues de contestation des « petits actionnaires » qui s’estimaient lésés par les prix des actions fixés à 12€ par l’État. Ils en demandaient pas moins de 15€ alors même qu’à l’ouverture du capital en 2005, le prix d’entrée de l’action s’élevait à 32€ (avec une remise de 20% pour les salariés du groupe.). Les actions en justice menées par les actionnaires ne leur ont pas donné raison.
Un projet de loi contre Le démantèlement d’EDF
Ce projet de renationalisation a inquiété longuement les syndicats qui voyaient dans cette démarche et dans le plan Hercule un possible démantèlement de plusieurs activités majeures d’EDF. Il était notamment question des activités nucléaires, hydroélectriques et renouvelables de l’électricien que cette opération doit conforter car totalement intégré. La crainte portait également sur le fait que le gouvernement pouvait profiter de la démarche pour se séparer de l’entreprise par appartement.
Face à ces craintes, un projet de loi a même été déposé par Philippe Brun, un député socialiste qui visait à aller contre le « démantèlement » qui a été adopté en février dernier contre l’avis du gouvernement.
Avec l’épilogue de cette longue période d’incertitude de plusieurs mois, les actions concrètes du gouvernement vont pouvoir débuter avec le concours du PDG du groupe EDF en la personne de Luc Rémont.