Les tarifs de l’électricité pour les professionnels ont connu une hausse significative en 2023 et au cours des années précédentes. Malgré la mise en place de dispositifs d’aide tels que le bouclier tarifaire et l’amortisseur électricité, visant à atténuer cette augmentation, ces mesures seront éliminées en 2024. Quelles seront les implications sur les tarifs de l’électricité pour l’année 2024 ? Ce paragraphe explore les raisons de ces augmentations, propose des prévisions tarifaires et suggère des stratégies pour maîtriser toute éventuelle augmentation des coûts pour les professionnels.
Une augmentation à venir pour les professionnels
Selon l’Insee, les clients professionnels auraient dû faire face à une augmentation de 84 % du prix de l’électricité en 2023. Cependant, cette hausse a été maîtrisée grâce à la mise en œuvre de mesures d’aide spécifiques aux PME, TPE, artisans et professions libérales. En 2022, le coût de l’électricité pour les professionnels avait déjà augmenté de 22 % par rapport à l’année précédente, soulignant les défis persistants liés à la tarification de l’énergie.
Le tarif réglementé de l’électricité pour les professionnels en hausse en 2023
L’augmentation des tarifs de l’électricité en 2023 touche à la fois les prix du marché et le tarif réglementé d’EDF. Les professionnels éligibles au tarif bleu d’EDF ont la possibilité de souscrire un contrat au tarif réglementé. Ce dernier a enregistré une première hausse de 15 % en février 2023, suivie d’une seconde augmentation de 10 % le 1er août 2023.
Le prix du marché de l’électricité aussi en hausse en 2023
Le prix spot de l’électricité s’élevait à 116,07 €/MWh le 23 octobre 2023, comparé à 87,37 €/MWh à la même date en 2022. Cette évolution représente une augmentation de 32,8 % sur une année pour les professionnels ayant recours aux offres de marché.
Quelles aides viennent compenser ces hausses ?
Confronté à la montée des tarifs de l’électricité, le gouvernement a instauré des mesures d’aide visant à alléger le fardeau financier des professionnels. Découvrez ci-dessous les dispositifs spécifiquement dédiés aux TPE et PME.
Le bouclier tarifaire
Le dispositif du bouclier tarifaire de l’électricité constitue une protection pour les petites entreprises et les TPE qui sont toujours éligibles au Tarif Bleu, le tarif réglementé de vente d’EDF. Ce mécanisme a limité les augmentations du prix du kilowattheure (kWh) au tarif réglementé de vente (TRV) de la manière suivante :
15 % au 1er février 2023 ;
10 % au 1er août 2023.
Il demeure en vigueur jusqu’au 1er février 2024 et concerne exclusivement les TPE comptant moins de 10 salariés, avec un bilan inférieur à 2 millions d’euros
L’amortisseur électricité
Depuis le 1er janvier 2023 et jusqu’au 31 décembre 2023, les PME et les professionnels non éligibles au bouclier tarifaire bénéficient d’un amortisseur électricité. Celui-ci offre une réduction pouvant atteindre 320 €/MWh sur la moitié de leur consommation électrique annuelle, avec un plafond basé sur un prix du MWh limité à 500 €. Ainsi, le coût moyen de l’électricité peut être réduit à 180 €/MWh pour la moitié de la consommation totale de la PME.
Des hausses sont-elles à prévoir pour le prix de l’électricité en 2024 ?
Les aides visant à diminuer le coût de l’électricité pour les professionnels seront éliminées l’année prochaine. Afin d’assister les professionnels dans leur anticipation des futures augmentations tarifaires de l’électricité, la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) publie régulièrement des prix de référence.
Comment se justifie la hausse des prix de l’électricité ?
En premier lieu, les tarifs de l’électricité sont étroitement liés à ceux du gaz, car de nombreuses centrales électriques utilisent le gaz naturel comme source d’énergie. Selon le rapport Ember 2020, 19,7 % de la production d’électricité en Europe est générée à partir du gaz naturel. Les événements géopolitiques nombreux ont ainsi directement influencé les variations sur le marché du gaz, impactant par conséquent le coût de l’électricité pour les professionnels et les entreprises.
La crise du COVID-19 a entraîné une baisse significative des prix du gaz, influençant également les marchés de gros de l’électricité. Entre janvier et mars 2020, le prix du MWh d’électricité a chuté d’environ 40%, passant de 42 €/MWh à moins de 18 €/MWh. Cependant, avec la reprise économique post-pandémie en 2021, les prix du gaz ont augmenté, affectant la production nucléaire française. Cette conjoncture a conduit à une hausse historique des cours de l’électricité, dépassant les 100 €/MWh.
En 2022, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a perturbé le marché du gaz, entraînant une nouvelle flambée des prix de l’électricité. Le 21 février 2022, le prix a atteint 139,53 €/MWh, puis a grimpé à plus de 203 €/MWh le 25 février 2022. Ces événements ont eu un impact significatif sur les coûts d’électricité pour les professionnels.
2024 marquera-t-elle une nouvelle augmentation des prix ?
Après une accalmie en début de 2023, les prix de l’électricité ont de nouveau augmenté sur les marchés à terme. Selon Les Echos en avril 2023, les contrats d’électricité pour le quatrième trimestre 2023 sont négociés à 303 euros le MWh, tandis que ceux pour toute l’année 2024 atteignent 213 euros le MWh. La disponibilité du parc nucléaire pendant l’hiver suivant est une préoccupation majeure, avec certains réacteurs présentant des signes de corrosion. Les travaux entrepris par EDF ont permis de remettre en service une partie importante des centrales, entraînant une légère baisse des prix de l’électricité sur les marchés de gros.
Quels sont les moyens de protection contre cette augmentation des prix de l’éléctricité ?
Le prix de l’énergie pour les professionnels est influencé par le contexte géopolitique et la maintenance des infrastructures de production électrique. Confrontés à ces fluctuations tarifaires, les professionnels ont tout avantage à développer des stratégies visant à maîtriser leurs coûts énergétiques. Quelles sont les démarches à entreprendre pour atteindre cet objectif?
Opter pour un nouveau fournisseur !
Un moyen efficace pour les professionnels de maîtriser leurs coûts énergétiques est de changer de fournisseur d’électricité en utilisant un comparateur d’électricité, tel que celui proposé par des courtiers en énergie comme HITEE. Ce processus permet de bénéficier de tarifs compétitifs, car les courtiers sont rémunérés par les fournisseurs, sans coût supplémentaire pour les entreprises. Opter pour une offre plus adaptée à leur activité grâce à la concurrence sur le marché de l’énergie aide les professionnels à préserver leur trésorerie.
Rénover énergétiquement pour maitriser sa consommation.
Pour diminuer la consommation énergétique des bâtiments d’entreprises, il est envisageable d’entreprendre des travaux de rénovation énergétique. En améliorant l’isolation des bureaux, en remplaçant la chaudière ou en optimisant la ventilation, une entreprise peut réaliser d’importantes économies d’énergie. Pour financer ces travaux, elle a la possibilité de solliciter des aides telles que la Prime Énergie, issue du dispositif des Certificats d’Économie d’Énergie (CEE), représentant une opportunité de réduire les coûts du chantier.
Etudier l’alternative de l’autoconsommation
Pour atténuer l’impact de la hausse des prix de l’électricité sur leurs activités, les entreprises ont avantage à opter pour l’installation de panneaux solaires sur les toits de leurs locaux ou sur leur propre terrain. En consommant l’électricité produite localement, elles peuvent diminuer leurs achats auprès des fournisseurs d’électricité. De plus, le surplus d’énergie généré peut être vendu en tant qu’obligation d’achat solaire (OA solaire), créant ainsi une nouvelle source de revenus.