L’électricité
Le marché se stabilise malgré un contexte de grande volatilité.
La semaine se termine avec une fluctuation modérée sur les marchés de gros de l’électricité. Le contrat de base pour l’année 2025 a légèrement diminué de 0,16 €/MWh, atteignant 76,99 €/MWh ce vendredi 15 mars, contre 77,15 €/MWh à la clôture de la semaine précédente.
Le contrat pour 2026 a suivi une tendance similaire, enregistrant une réduction plus notable de 1,12 €/MWh pour atteindre 67,57 €/MWh. Pour 2027, la diminution a été encore plus prononcée, avec un recul de 2,26 €/MWh, clôturant à 64,40 €/MWh.
Ces ajustements montrent une stabilisation relative après les hausses de la semaine précédente, indiquant que le marché continue de réagir aux facteurs tels que la disponibilité de la production et les prévisions de demande.
La demande d’électricité augmente en Europe.
Le paysage du marché de l’électricité en Europe est en mutation, principalement en raison de l’augmentation anticipée de la demande, des évolutions dans l’industrie et de la transition vers une économie plus respectueuse de l’environnement. La demande d’électricité en Europe devrait augmenter de +2,9% en 2024 et de +2,7% en 2025, soutenue par une reprise industrielle partielle. Toutefois, le secteur chimique continue de faire face à des défis, tandis que l’industrie sidérurgique européenne pourrait connaître une hausse de +5,6% après plusieurs années de déclin.
Cette augmentation de la demande fait suite à une baisse de -3,7% en 2023, résultant de la crise énergétique liée au conflit en Ukraine. Les prix de l’électricité pour les industriels devraient baisser de -15 à -30% en 2024, mais demeureront supérieurs aux niveaux pré-crise. En revanche, les prix pour les consommateurs résidentiels et tertiaires pourraient augmenter de +30% par rapport à la moyenne de la période 2017-2021.
Cette conjoncture pourrait soumettre les capacités de production et les infrastructures de réseau existantes à une forte pression, tandis que la volatilité des prix persiste. L’orientation vers l’électrification et les énergies renouvelables est conforme aux objectifs de réduction des émissions de CO2, mais nécessite un soutien politique et une coordination solides pour relever les défis technologiques et financiers.
Le défi d’investissement auquel est confronté RTE
RTE dévoile un ambitieux plan d’investissement en réponse à l’urgence climatique et à la transition énergétique. La France prévoit de tripler ses investissements annuels, atteignant ainsi 6 milliards d’euros d’ici 2028, dans le cadre d’un effort global visant à mobiliser 100 milliards d’euros sur une période de 15 ans.
Ce projet vise à moderniser le réseau électrique et à diminuer la dépendance aux énergies fossiles. Ces investissements devraient encourager une offre plus écologique et fiable sur le marché de l’électricité en Europe, tout en atténuant les risques de congestion et de pannes. Ils posent les fondations pour une transition énergétique réussie, avec pour objectif d’atteindre une part de l’électricité dans la consommation d’énergie de 50% d’ici 2050.
Le nucléaire en France
La diminution récente de la capacité nucléaire française, inférieure de 350 MW aux prévisions d’EDF, soulève des questions quant à son impact sur le marché de l’électricité. En mars 2024, la disponibilité nucléaire en France s’est établie à 42,8 GW, avec 16 réacteurs sur 56 à l’arrêt, représentant 28% du parc nucléaire. Cette situation a entraîné une réduction de la production nucléaire à 61% du total national.
Le marché de l’électricité en quelques mots
Cette semaine, les prix de gros de l’électricité ont montré une tendance à la baisse, suivant une période de volatilité depuis le 23 février, qui a atteint un creux de près de 3 ans. Le marché a fluctué dans une fourchette d’environ 12 €/MWh. Les hausses de prix observées au cours des deux semaines précédentes étaient modérées, et la correction actuelle maintient les prix dans une fourchette de 65 à 80 €/MWh. Bien que la reprise industrielle puisse augmenter la demande, les fondamentaux du marché demeurent positifs et l’approche du printemps devrait stabiliser les prix autour de 75 €/MWh à court terme.
Le Gaz
Une légère augmentation prévue pour 2025, suivie d’une baisse pour les années 2026 et 2027.
Les prix de clôture du gaz au 15 mars révèlent des évolutions divergentes par rapport à la semaine précédente. Le contrat de base pour 2025 affiche une légère augmentation de +0,314 €/MWh, atteignant ainsi 29,579 €/MWh, suivant la tendance haussière de la semaine précédente. En revanche, pour 2026, le prix connaît une légère baisse de -0,102 €/MWh, se fixant à 27,948 €/MWh, tandis que pour 2027, une baisse plus significative de -0,531 €/MWh est observée, clôturant à 26,385 €/MWh. Ces variations reflètent la sensibilité du marché aux changements, avec une tendance à la baisse pour les années à venir malgré la hausse constatée pour 2025.
La diminution des importations de gaz en provenance de Russie
En février 2024, les exportations de gaz russe vers l’Europe ont chuté de 8,1%, atteignant seulement 4,52 milliards de mètres cubes, principalement en raison de la diminution de la demande en GNL russe. Malgré les sanctions européennes sur le pétrole et le charbon russes à la suite de l’invasion de l’Ukraine, les importations de gaz sont toujours autorisées, mais avec l’objectif de les éliminer d’ici 2027. Cette situation soulève des doutes sur la résilience de l’approvisionnement en gaz de l’Europe et son impact sur le marché. Avant le conflit, l’Europe importait environ 40% de son gaz de la Russie, un chiffre désormais inférieur à 10% grâce à de nouvelles sources d’approvisionnement, à la réduction de la demande et au déploiement des énergies renouvelables.
Ces changements mettent en lumière la complexité et l’instabilité du marché gazier européen, influencées par des facteurs géopolitiques, des transitions énergétiques et des avancées technologiques. La sécurité de l’approvisionnement, la diversification des sources et la stabilité des prix demeurent des priorités essentielles pour l’Europe dans sa quête d’une plus grande autonomie énergétique et d’une transition vers des énergies durables.
Le projet de transport du dioxyde de carbone (CO2) par GRTgaz.
La GRTgaz a initié un projet ambitieux, baptisé GOCO2, visant à réduire drastiquement les émissions de CO2 dans l’ouest de la France. D’un montant de 1,7 milliard d’euros, il vise à capturer et transporter le CO2 des industries clés vers des sites de stockage géologique à l’étranger, marquant ainsi une avancée majeure vers la décarbonisation industrielle. Le projet prévoit de transporter jusqu’à 26 millions de tonnes de CO2 par an d’ici 2030, puis 4 millions de tonnes d’ici 2050, représentant plus de 75% des émissions industrielles de la région du Grand-Ouest à mi-siècle. Outre ses bénéfices environnementaux, il offre la perspective d’utiliser le CO2 capturé pour la production de carburants synthétiques.
En élargissant ses sources d’énergie et en diminuant sa dépendance aux combustibles fossiles, la France renforce sa sécurité énergétique et devient un pionnier dans les technologies de capture et de stockage du CO2, servant ainsi de modèle pour d’autres nations.
Le marché du gaz en quelques mots
Les tensions s’accroissent actuellement entre la Russie, la France et d’autres nations européennes, ce qui pourrait affecter les marchés gaziers européens à court et moyen terme. Bien que les importations de GNL russe restent en cours, bien que réduites, ces conflits pourraient avoir des conséquences sur ces échanges.