« Si toutes les mauvaises hypothèses se conjuguent » La ministre Élisabeth Borne ne met pas de côté les conséquences d’un scénario du pire qui consisterait à des coupures de courant au sein du foyer des particuliers.

Et même si les coupures de gaz ne sont pas envisagées à l’occasion du prochain hier, Élisabeth Borne commence à donner des indications de possibles « délestages tournants » comme elle le mentionne au sujet de l’électricité si la consommation des ménages conjuguée à des températures hivernales très fraîches. Au cours de l’émission Quotidien, elle n’a pas hésité à indiquer « Ça peut arriver si toutes les mauvaises hypothèses se conjuguent, si la Russie coupe ses approvisionnements (de gaz), si jamais il y a des tensions sur le GNL (gaz naturel liquéfié) […], s’il y a un hiver très froid. »

Afin de garantir l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité et ainsi éviter un « black-out » total, c’est RTE – gestionnaire du réseau de transport d’électricité – qui sera le décisionnaire de ces coupures. Selon le gouvernement, elles ne pourront survenir qu’entre 8h et 13h et entre 17h30 et 20h30.

Et c’est par intermittence que des quartiers dans leur totalité pourront faire l’objet de coupure d’électricité.

Selon Julien Teddé, directeur général du courtier en énergie Opéra Énergie « On est à chaque fois sur des blocs de 80.000 à 100.000 ménages » et ces derniers « sont prévenus la veille à 18h »

Le cas de certains usagers considérés comme non délestables

Il est évident que certains usagers et bâtiments de manière plus large étant considérés comme soulageant « des besoins essentiels de la nation » ne peuvent faire l’objet de telles actions de délestages. Et pour identifier ces derniers, il suffit de s’en reporter à une liste établie dans l’arrêté du 5 Juillet 1990 qui fait état des biens suivants :

– Hôpitaux

– Cliniques

– Laboratoires

– Installations de signalisation

– Éclairage de la voie publique

– Sites industriels et stratégiques

En effet, considéré comme « indispensables à la sécurité » et défendant ceux « qui intéressent la défense nationale ».

Selon l’arrêté ci-dessus mentionné, sont conférés au préfet le pouvoir de définir des listes supplémentaires d’usagers qui, en raison de leur situation particulière, peuvent bénéficier, dans la limite des disponibilités, d’une certaine priorité par rapport aux autres usagers, notamment en cas
d’urgence ». À la lecture de cela, nous faisons notamment référence à des personnes souffrant de pathologies à haut risque et suivant des traitements à domicile.

Sur les ondes de France Inter, Élisabeth Borne, a relaté en ce sens : « Au préalable, on a identifié des consommateurs sensibles » et « On veut s’assurer qu’on ne va pas couper l’électricité chez quelqu’un qui a un appareil médical. Tout ça est recensé pour qu’il n’y ait pas des drames du fait de ces coupures. ».

Le 4 Novembre 2006 dans le rétroviseur

Un risque est à anticiper, notamment celui des malades à haut risque non enregistrés sur la liste des usagers prioritaires qui pourront faire l’objet de coupures d’électricité en période de tension sur le réseau.

Afin d’éviter tout événement qui pourrait avoir des conséquences fatales, ces personnes fragiles peuvent bénéficier d’un système d’information particulier, sur inscription. Il s’adresse aux patients à haut risque vital (PHRV) à domicile, soit les patients sous respirateur ayant une autonomie inférieure ou égale à quatre heures par jour, ainsi que les enfants sous nutrition parentérale.

Par mesure préventive et en cas de coupures d’électricité non prévues, ces personnes peuvent joindre un numéro de téléphone qui leur est dédié. Ce contact leur permettra de disposer d’informations concernant la durée de la coupure afin de prendre les dispositions nécessaires.

Cependant et en cas de coupures prévues, le fournisseur d’énergie adresse un courrier à chacune de ces personnes 5 jours avant la coupure prévue.

L’importance de s’inscrire à ce service auprès de l’ARS est primordiale afin de se faire connaître et bénéficier d’un service personnalisé pour une durée d’un an devant être renouvelé chaque année au besoin.

Dans l’histoire, ce serait la première fois depuis près de 15 ans que la France devrait avoir recours à ce type d’opération de délestage… avec des coupures qui avaient touché toute l’Europe de l’Ouest le 4 novembre dernier…

À l’époque, ce n’étaient pas moins de 5.7 millions de foyers qui avaient subi une coupure du réseau en raison d’une mise hors tensions intentionnelle d’une ligne électrique de 400.000 volts en Allemagne.