Au vu de la situation qu’impose le conflit toujours en cours entre l’Ukraine et la Russie avec les conséquences que cela a sur l’énergie, l’Union Européenne suggère à chaque pays membre de réduire de près de 15% leur consommation de gaz ! L’objectif étant de prévenir une éventuelle fermeture des robinets russes. Ce qui est une suggestion pour l’heure pourrait devenir une obligation en cas de pénurie avérée.
Pour affronter les risques de pénurie de gaz annoncés, chacun des pays membres de l’UE se voit suggérer la demande de réaliser des efforts plus conséquents à l’heure de faire des économies d’énergie. Il y a peu, la Commission Européenne a proposé que tous les pays puissent faire « tout leur possible pour réduire, entre août 2022 et mars 2023, sa consommation nationale de gaz d’au moins 15 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années sur la même période» alors même que la crise énergétique traversée par le vieux continent est sans précédent.
Ursula Von Der Leyen, présidente de la Commission européenne a indiqué avec fermeté « C’est dès maintenant qu’il faut réduire notre consommation énergétique pour ne pas avoir de récession sur notre marché unique ». Cette dernière souhaite que l’Europe soit armée et préparée dans le cas où la Russie décide de manière unilatérale de couper le réseau gazier à l’Europe !
D’un point de vue purement économique, cela pourrait avoir des répercussions négatives de l’ordre de 1.5% sur le PIB européen si l’hiver s’avère être froid selon les prévisions de la commission !
À ce jour, ces préconisations s’accompagnent du bon vouloir et du volontariat de chaque état afin de faire appel aux ménages et entreprises dans le but de participer aux efforts qui permettraient de concourir à l’atteinte des objectifs communs et ainsi contribuer à ne pas subir de coupure cet hiver. Cela aurait des conséquences catastrophiques pour les entreprises également qui pourraient voir leurs activités cesser !
C’est ce 26 juillet que devait se discuter le plan d’action à l’occasion du Conseil des ministres européens de l’énergie et Kadri Simson – commissaire européen à l’énergie a déclaré « Je m’attends à ce que tous les Etats membres me disent qu’ils ont déjà fait beaucoup d’efforts mais, en réalité, aujourd’hui, il n’y a que 5 % de réduction de la consommation énergétique en Europe, c’est insuffisant. »
Une solidarité à géométrie variable
Face à ces engagements divers, l’Europe entend bien monitorer les efforts de chaque état en leur émettant la requête de faire part des mesures prises dans le cadre de ces efforts à réaliser pour endiguer cette problématique. Dans cette optique, l’UE recommande toutes les solutions possibles et imaginables dans un contexte de crise :
– Réduction des chauffages et de la climatisation
– La transition verte là où elle est possible
– Le passage à d’autres sources énergétiques
Les aides d’Etat mises en place, elles, en début de conflit, vont évoluer en vue de substituer tout ce qu’il est possible de remplacer ! Frans Timmermans, le chef du climat de l’UE a annoncé : « Si les Etats membres agissent pour atteindre les objectifs de réduction de la demande, la tentative de Poutine de nous manipuler échouera »
Aussi, et en cas de difficultés rencontrées par un ou certains des pays membres, l’UE appelle à la solidarité continentale sur la base de certaines conditions. Thierry Breton, le commissaire au Marché intérieur a affirmé : « Ceux qui demanderont la solidarité devront faire la démonstration qu’ils ont mise en œuvre toutes les mesures nécessaires à la réduction de la demande de gaz russe »
Un rationnement qui parait inévitable !
La Commission européenne souhaite accélérer les choses et les mesures prises, et comme évoqué précédemment si le caractère volontaire pour l’atteinte des 15 % de réduction reste d’actualité, il se peut que l’obligation de se conformer à certaines décisions soit prise en cas de pénurie ou dans le cas où 3 états membres le demandent !
Face à cette possible décision, les états se montrent peu enthousiastes, notamment, car ils ont chacun mis en place leur mesure d’urgence !
– C’est le cas de la Pologne qui a d’ores et déjà de manière formelle être opposée à ces décisions en raison des pénuries de charbon auxquelles ils doivent faire face !
– La Hongrie a interdit au gaz de quitter ses frontières à partir d’août, déclenchant l’ire de l’UE.
– Et l’Allemagne traverse également une période difficile relevant son niveau d’alerte.
Ajoutez à cela que l’acheminement du gaz via Nord Stream ne peut plus s’effectuer en raison des réparations opérées sur ce gazoduc fermé depuis début juillet… Néanmoins, Thierry Breton se veut confiant dans le fait que « Si on s’y prend dès maintenant, je pense que tout est en place pour que nous puissions nous passer totalement du gaz russe l’hiver prochain, a estimé Thierry Breton. Nous sommes à 66 milliards de mètres cube de gaz liquéfié et à 11 milliards sur les pipelines existants. »