En ce mois de Septembre 2021, le prix du mégawattheure sur le marché a atteint les 100€ alors qu’il n’était que de 45€ approximativement au début de l’année.
Nous pourrions croire que cette situation est exceptionnellement anormale ? Mais ce n’est pas forcément le cas !
Les tarifs liés à l’Énergie atteignent des sommets et après l’envol des prix du gaz sur la fin du 3ieme trimestre 2021, nous observons que le prix de gros de l’électricité atteint lui aussi des niveaux rarement observés.
Sur le marché spot, marché sur lequel se réalisent les achats non anticipés par les fournisseurs à destination de leurs clients sous contrat, le prix du mégawattheure a tutoyer les 160 euros début septembre, selon l’index quotidien d’Enerpress.
Sur le marché à terme, qui se caractérise par le marché où le prix est défini et envisagé pour des livraisons dans les 12, 24 et 36 mois notamment destiné à la négociation de contrat d’achat pour les professionnels, les tarifs ont atteint 100€ le mégawattheure la seconde semaine de Septembre 2021.
De manière logique, la sérénité n’était pas de mise pour les entreprises les plus gourmandes en électricité qui fédérées au sein de l’Uniden lancent un appel à relever dès que possible le plafond de la vente d’électricité nucléaire historique (Arenh) de 100 térawattheures (TWh) à 150 TWh, comme les dispositions légales le prévoient dans l’amendement ajouté par le Parlement dans la loi Énergie Climat de novembre 2019.
La question du « coût marginal »
« La théorie économique dit que les prix à terme tendent vers le prix spot », explique Julien Teddé, directeur général du courtier Opéra Énergie, ce qui crédite la thèse d’une solution loin d’être optimale pour les entreprises car bien que permettant d’amortir le choc, il est fort à parier que ces prix élevés de l’électricité risquent de perdurer.
Ajoutez à cela la question de la transition énergétique qui implique que de plus en plus de centrales à gaz et de centrales à charbon allemandes sont amenées à venir soutenir les énergies renouvelables et nucléaires françaises. « Le prix de gros de l’électricité doit couvrir les coûts de la dernière centrale mise en production. Le prix dépend, non pas de la moyenne de la production, mais de la centrale marginale », détaille l’expert d’Opéra Énergie.
Qu’en est-il du prix du CO2 ?
Que ce soit les prix spot ou à terme, ils dépendent tous deux également de celui du CO2 qui lui aussi est à des niveaux très élevés avec des prix compris entre 63 et 64€ la tonne. Il est à noter que le prix de la tonne était de 7€ seulement en 2017.
D’un point de vue analytique, nous observons une corrélation assez frappante entre la courbe du prix de l’éléctricité et celle du CO2
Le cours du gaz est aussi une variable liée à ces deux notions avec une envolée des prix due à une combinaison alliant une demande importante en Asie et une baisse de la production de gaz en Russie.
Nous observions, par le passé, que la courbe du prix de l’électricité suivait celle du charbon. Aujourd’hui nous constatons qu’elle suit de manière directe le prix de la tonne de CO2 !
Nous évoquions la baisse de la production de gaz par la Russie au cours des derniers, cela est sur le point de trouver une issue qui ferait redescendre les prix en raison de la mise en service du gazoduc North Stream 2 que la Russie va exploiter.
Le niveau de prix du CO2 a vocation à rester élevé en raison de :
– Sa production se raréfiera en raison des quotas carbone qui auront pour effet de maintenir un prix élevé possiblement dissuasif permettant d’accélérer la transition écologique
– La bulle spéculative que pourra générer ce marché haussier
Et si remonter le plafond de l’Arenh était la solution ?
Compte tenu de tous les éléments et de toutes ces tendances évoquées ci-dessus, élever le plafond de l’Arenh peut contribuer à endiguer, dans un laps de temps de durée limitée, la flambée du cours de l’électricité. En revanche cela ne permettra pas d’aller contre cette tendance haussière des cours de l’électricité.
Le calcul du TRV (tarif régulé de vente) tenant compte de divers facteurs tels que les prix de gros et les coûts de production d’EDF. Cela aurait aussi « un impact majeur », sur les contrats professionnels, assure Julien Teddé rejetant les perspectives d’évolutions positives dans le camp du gouvernement.
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