Les prix de l’énergie demeurent instables et font l’objet d’une attention particulière en ce début d’année. Les récentes modifications, telles que la cessation des tarifs réglementés de vente du gaz en août dernier et l’augmentation des tarifs de l’électricité ce mois-ci, ainsi que le maintien du bouclier tarifaire pour l’année en cours, soulignent cette volatilité. Quels sont les tarifs actuels pour l’électricité et le gaz en vigueur ? Quelles sont les évolutions réglementaires concernant les prix de l’énergie ?
Les tarifs de l’électricité et du gaz sont sujets à d’incessantes fluctuations.
Un environnement économique peu favorable
Depuis 2022, les prix de l’énergie sont en constante évolutions positives et négatives, influencés par les mouvements du marché européen de l’énergie, souvent perturbé par des facteurs géopolitiques. Sur les marchés SPOT, le prix du gaz a connu des augmentations significatives, parfois doublant voire triplant par rapport aux niveaux observés en début 2021 (comme en décembre 2022 où il a atteint 300 € le MWh). Cette hausse s’est répercutée sur les consommateurs, avec des tarifs dépassant les 150 € le MWh en moyenne au pic de la crise, comparé à 70 €/MWh en juin 2021. Pour aider les ménages, un dispositif de soutien financier a été mis en place sous la forme du bouclier tarifaire.
Les prix du gaz conservent un niveau constant
Au sujet du gaz, depuis la cessation des tarifs réglementés de vente (TRVG), la Commission de Régulation de l’Énergie établit mensuellement un prix de référence. En 2023, la situation s’était améliorée pour les foyers, avec une baisse des prix du gaz, les plaçant en dessous du seuil défini par le bouclier tarifaire. En janvier 2024, le prix de référence pour la vente du gaz est fixé à 98,51 €/MWh (prix moyen toutes taxes comprises pour le chauffage), demeurant élevé par rapport aux niveaux de 2021.
L’électricité connait une hausse exponentielle des tarifs
Pour ce qui est de l’électricité, son prix demeure soumis à un tarif réglementé de vente (TRVE ; le tarif bleu pour les particuliers) pour les ménages et les contrats de puissance inférieure à 36 kVA. Une augmentation de son tarif a été observée suite à la réduction graduelle du bouclier tarifaire, qui impliquait une diminution de la taxe intérieure de consommation finale sur l’électricité (TIFCE). Ainsi, le TRVE a été relevé de 10 % en août 2023, puis une nouvelle augmentation d’environ 10 % a eu lieu en février 2024 (8,6 % pour les tarifs standard et 9,8 % pour les tarifs heures creuses/heures pleines).
Pour un abonnement avec une puissance de 6 kVA à partir de février 2024, les tarifs de l’électricité sont approximativement les suivants :
- En tarif de base, environ 250 €/MWh TTC.
- En tarif heures pleines/heures creuses, environ 270 €/MWh TTC en heures pleines et 210 €/MWh TTC en heures creuses.
La régulation des tarifs énergétiques
Le gaz naturel en question
À compter du 1er juillet 2023, tous les contrats de fourniture de gaz naturel ont été transférés vers des offres de marché. Le prix de ces offres est déterminé librement par les fournisseurs, sans intervention des pouvoirs publics, et les modalités sont définies par chaque fournisseur de gaz naturel.Haut du formulaire
La principale différence par rapport à une offre à tarif réglementé réside dans la fluctuation mensuelle du prix de l’énergie, qui dépend des cours du gaz ou de l’électricité sur les marchés de gros (généralement indice PEG pour le gaz, EPEX pour l’électricité). Ainsi, la facture d’énergie des ménages varie en fonction de ces prix établis mensuellement. Fin 2022, environ 2,4 millions de clients résidentiels étaient abonnés à des contrats de fourniture aux tarifs réglementés de vente.
Le mécanisme de protection tarifaire pour le gaz n’est plus en vigueur pour les contrats individuels. Cependant, vous avez toujours la possibilité de choisir une offre de marché qui se fonde sur le prix de référence établi par la Commission de Régulation de l’Énergie.
A propos de l’électricité
En revanche, les modalités d’accès aux tarifs réglementés de vente d’électricité demeurent inchangées. Ainsi, pour une puissance souscrite en électricité inférieure à 36 kVA, il reste possible de souscrire au tarif réglementé. Le bouclier tarifaire pour l’électricité est étroitement lié au tarif réglementé de vente. Ce dispositif devrait cesser son effet en février 2025 dans ce contexte.
Le mécanisme de protection tarifaire collectif en 2024
Instauré dès l’automne 2021, le bouclier tarifaire a été étendu jusqu’à l’année 2023. Cette mesure de soutien financier a été appliquée aux particuliers et aux copropriétés, qu’il s’agisse de chauffage collectif ou individuel, et ce, indépendamment du type de contrat souscrit (offre de marché ou tarifs réglementés).
Dans les copropriétés, cette assistance est désignée sous le nom de « bouclier collectif ». Elle représente la différence entre un tarif fixe et le tarif non fixe (prix du marché), ce qui permet de diminuer le coût du gaz, de la chaleur ou de l’électricité facturée aux résidents dans leurs charges. Cette réduction est directement incluse dans certains contrats de fourniture d’énergie ou est appliquée aux charges par les gestionnaires de logements sociaux et de copropriétés à la suite d’une demande d’aide.
Le dispositif de bouclier collectif destiné aux copropriétés est étendu jusqu’à l’année 2024. Des conditions sont requises pour être éligible. Par exemple, en ce qui concerne le gaz, l’assistance ne s’applique qu’aux contrats conclus avant le 30 juin 2023, à un tarif dépassant les 72,8 €/MWh.
Actuellement, les prix de l’énergie demeurent instables, ce qui rend crucial de surveiller attentivement les fluctuations tarifaires ainsi que les contextes réglementaires et géopolitiques. La rénovation énergétique représente une solution à long terme pour réduire sa dépendance vis-à-vis de ces fluctuations.